Le Cigref considère qu’à l’horizon 2020, pour réussir sur ses marchés et maintenir son avantage compétitif, l’entreprise devra être innovante et agile, tant dans son modèle d’affaires que dans son organisation interne et dans la gestion de ses ressources humaines.
Avec le numérique, le risque de disparaître n’a jamais été aussi présent pour l’entreprise. L’évolution de son modèle d’affaires n’est pas une option mais un impératif (enjeu 1) :
• La concurrence est exacerbée, avec l’apparition de nouveaux acteurs qui viennent directement la concurrencer et la menacer sur son cœur de métier ;
• Le risque de désintermédiation rend fondamental la maîtrise de la relation client, la personnalisation de masse, la co-conception avec les nouveaux acteurs.
L’entreprise doit donc se différencier et innover plus vite que ses concurrentes, en capitalisant sur les données et en favorisant l’expérience client. Dans cet écosystème mouvant, où les acteurs sont de plus en plus interdépendants, l’entreprise doit repenser sa stratégie d’alliance, car seule elle ne plus rien (enjeu 2) :
• On est entré dans l’ère du « co-quelque chose » : co-innovation, co-conception, co-création de valeur, coopération, coopétition, aussi bien avec les clients qu’avec les fournisseurs, voire les concurrents ;
• Il faut à la fois anticiper l’évolution des acteurs de l’écosystème et s’allier au(x) bon(s) partenaire(s), avec lequel (ou lesquels) on partagera conjointement les opportunités et les risques, on s’engagera sur l’atteinte d’objectifs communs…
Pour l’entreprise, cela signifie collaborer, en interne et en externe, et établir la confiance. Ce qui doit l’amener à repenser son organisation pour mieux innover (enjeu 3).
• Elle doit ré-inventer ses modèles organisationnels pour aller chercher cette innovation dans les usages de la rue et s’ouvrir à l’intelligence collective de son écosystème, géographiquement dispersé et multiculturel ;
• Mais pour cela, elle doit lever des freins majeurs : casser les silos et alléger le poids de la culture hiérarchique.
En tirant parti des données qui proviennent des états, des régulateurs, des clients, ou même qui transitent via les réseaux sociaux et les communautés de fans, elle capte des innovations et de l’expérience client. Mais cette démarche lui pose un véritable challenge : valoriser les données tout en créant la confiance (enjeu 4).
• Le Cloud Computing et le Big Data posent les questions cruciales de l’exploitation et de la protection des données ;
• Une grande richesse se cache dans ces nouvelles données disponibles, mais l’entreprise doit créer les conditions de la confiance dans leur exploitation, car il n’y a pas d’économie numérique sans confiance : l’éthique doit être vue comme un atout stratégique.
Au-delà de la question de la valorisation responsable des données, le numérique est porteur de nouveaux risques que l’entreprise doit savoir appréhender et gérer (enjeu 5). Désormais, toute faille majeure du SI devient une crise d’entreprise et les risques numériques doivent être considérés à l’aune de la stratégie de l’entreprise. Parallèlement, les entreprises doivent travailler sur la sensibilisation et l’information des collaborateurs quant aux risques liés au numérique et à ses usages.
Ces nouveaux risques interviennent dans un cadre de plus en plus réglementé et normé. L’entreprise doit contribuer à faire émerger un cadre réglementaire et normatif adapté (enjeu 6), notamment dans les domaines des droits de propriété intellectuelle et de la protection de la vie privée a minima, et avec lequel elle sera en conformité.
Pour réussir cette transformation numérique, l’entreprise doit savoir accompagner les femmes et les hommes qui la composent, en :
• Développant leur culture numérique (enjeu 7), pour les engager dans la transformation numérique et les rendre acteurs de cette dernière ;
• Attirant les compétences dans la guerre des talents qui se joue actuellement (enjeu 8). L’entreprise doit anticiper les besoins en compétences, encourager le management intermédiaire, susciter le leadership numérique ;
• Développant le e-leadership des dirigeants (enjeu 9), car si le numérique est un tel levier d’innovation et de différenciation, alors les dirigeants doivent s’emparer du numérique pour investir.
Pour développer cette compréhension, ils ont tout intérêt à s’appuyer sur les différentes expertises internes, à commencer par l’expertise de la fonction SI.
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