La conjoncture actuelle de l’activité bancaire se caractérise par une accentuation du besoin en liquidité impactée, entre autres, par une tendance haussière de la circulation fiduciaire et une baisse des dépôts.
L’année 2020 serait une année difficile et l’économie nationale aurait à composer avec un certain nombre de contraintes dont une baisse importante des flux nets financiers, notamment les recettes touristiques, des exportations, des transferts des MRE, et des flux nets des investissements directs étrangers.
Cette baisse se traduirait par un net repli des stocks en devises et maintiendrait la pression sur le marché monétaire dont les besoins en liquidité sont en nette progression. Cette progression ne date pas d’aujourd’hui et dure depuis un certain temps déjà.
Et c’est d’ailleurs ce qui avait poussé les autorités monétaires, en cette période de vaches maigres, à opter pour des mesures d’assouplissement dans la double perspective de juguler la sous-liquidité et soutenir la relance via le financement de l’économie.
Cet assouplissement consistait essentiellement à procéder à des réductions successives du taux directeur de 50 points de base, le ramenant le 16 juin 2020 à 1,5%, après la baisse de 25 points de base de 2,25% à 2% en mars de la même année. Et ce, parallèlement à la libéralisation intégrale du compte de réserve monétaire, ramenant son taux de 2% à 0%, libérant 10 milliards de dirhams de liquidités qui, normalement, serviraient à améliorer les conditions de refinancement des banques et les ressources monétaires dont elles disposent.
– Tendance haussière de la monnaie fiduciaire
Force est de constater qu’au terme du mois de juin, le besoin en liquidité des banques demeure accentué et la circulation fiduciaire maintient sa tendance haussière.
A en juger par des chiffres de la Banque Centrale, ce besoin est porté, en moyenne hebdomadaire, à 100,4 milliards de dirhams contre 96,5 milliards un mois auparavant, reflétant une tendance haussière de la monnaie fiduciaire.
Et c’est d’ailleurs ce qui a fait que les interventions de Bank Al-Maghrib ont porté sur un encours global situé à hauteur de 105,4 milliards, incluant principalement 38,1 milliards à travers les avances à 7 jours, 40 milliards sous forme d’opérations de pension livrée, 25,4 milliards dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME et 2,9 milliards de dirhams au titre d’opération de swap de change.
Pour simple rappel, les dépôts à terme des ménages et des entreprises privées, poursuivant leur tendance baissière, avaient enregistré au mois de mai un repli de 8,1%, plus accentué que celui de 7,6% en avril et les créances en souffrance, ramenées au crédit bancaire, affichaient un ratio situé à 8%.
Source : L’OPINION
Rédigé par : N. BATIJE