On ne saurait désormais ignorer l’impact du numérique. Les premiers secteurs à avoir été fortement interpellés par les technologies numériques, comme les médias, le divertissement ou l’édition, illustrent la nécessité pour l’entreprise de revoir ses modèles d’affaires face à ces bouleversements.
D’une façon plus générale, cette transformation digitale du monde et de l’entreprise à laquelle nous assistons est une rupture identique, par son ampleur, à celles de la Renaissance ou du passage de l’écrit au manuscrit. Nous sommes en train de vivre la troisième révolution de l’humanité après le passage de l’oral à l’écrit et de l’écrit à l’imprimerie. L’organisation de notre société et des entreprises est bouleversée.
Le changement est plus difficile au sein des entreprises qui ont des situations établies et des réseaux de distribution traditionnels. Il faut convaincre de l’intérêt d’une démarche de transformation. L’enjeu est de démontrer que le changement est indispensable et urgent. Un élément fondamental consiste à analyser comment vont se faire les évolutions et à évaluer les bénéfices attendus. Il faut prendre du recul et revenir aux fondamentaux de son métier. Exemple : suis-je un fabricant de gommes ou bien ai-je pour fonction d’effacer ? Les aspects RH nécessitent d’intégrer l’employabilité des personnels dans le modèle retenu.
La numérisation de l’entreprise nécessite un changement d‘état d’esprit. La réussite de l’entreprise dans sa numérisation est conditionnée à la capacité de celle-ci à faire évoluer son personnel. La réussite de la digitalisation se mesure donc au niveau des RH : savoir attirer et maintenir les hommes compétents, faire évoluer l’ensemble du personnel et changer l’état d’esprit de l’entreprise. L’exercice est difficile pour les dirigeants quand il faut remettre en cause les positions, les pouvoirs et les influences au sein de leur entreprise. Faire évoluer les méthodes de management, c’est développer les compétences numériques, repenser les méthodes d’apprentissage, (e-learning, universités numériques…).
Il existe donc certains préalables à la mise en œuvre d’une transformation digitale. Que le leader ait la capacité et la volonté d’entraîner l’écosystème de l’entreprise et pas seulement le Marketing et l’IT en direction du digital. Chacun doit être conscient de l’importance du timing : le planning est presque plus important que le plan ! Une gouvernance spécifique est nécessaire pour traiter le digital qui n’a pas le temps de dépendre des organes de décision du reste de l’entreprise. Les actionnaires doivent avoir une vision long terme et ne pas bloquer les investissements. Il importe de prendre en compte les femmes et les hommes de l’entreprise, rien ne pourra changer sans eux. Il faut mettre en place un programme de développement des compétences, avec formation et nomination de « digital champions » disséminés à travers les activités…
L’entreprise numérique est aussi un moyen de centrer ses processus sur une meilleure connaissance client. Le parcours client devient fluide, quel que soient les canaux de vente, d’utilisation du produit, et de service d’après-vente. Par ailleurs, La créativité est décuplée par la concaténation possible d’une plus grande masse d’information. La relation client est axée sur les communautés qui évaluent les produits ou services vendus (user rating). On assiste au développement de plates-formes de recommandations reliant des voisins, des parents d’une école, des salariés d’une entreprise.