La croissance s’est beaucoup reposée sur la consommation des ménages et une baisse de confiance de ces derniers peut théoriquement faire peser un risque sur l’évolution de l’activité. L’on est dans ce schéma après trois mois, mais il serait hâtif de tirer des conclusions définitives.
Au premier trimestre, l’indice de confiance calculé par le HCP a baissé de 0,7 point par rapport aux trois derniers mois de 2018 et de 8,2 points sur un an pour s’établir à 79,1 points. Au même moment, les dépenses de consommation des ménages ont ralenti à 2,8%, contribuant pour 1,6 point à la hausse du PIB. Cette décélération intervient après un redressement du rythme de progression sur toute l’année 2018.
Il existe souvent un décalage entre les déclarations des ménages et leur comportement réel. C’est le cas notamment de leur position sur les achats de biens durables, une des composantes de l’indice de confiance. Pendant longtemps, les ménages estimaient inopportun l’acquisition de ce type de biens, mais a contrario, les ventes de véhicules n’ont jamais été aussi dynamiques que ces dernières années. Entre janvier et mars, plus de la moitié des ménages considèrent toujours que le contexte est peu favorable pour l’achat de biens durables. Le solde d’opinion pour cet indicateur est demeuré négatif à 36,3 points.
La crainte des ménages à se projeter sur un horizon long vient en partie de l’opinion négative qu’ils ont sur leur situation financière. Pour 4 sondés sur 10, leur niveau de vie sur les douze derniers mois s’est dégradé. Par contre, ils sont moins pessimistes sur le court terme puisque 36,5% d’entre eux s’attendent à une amélioration et autant à une stagnation du niveau de vie. La crainte de tomber au chômage continue de hanter les ménages.
Plus de 82% des marocains prévoient une hausse du chômage sur les douze prochains mois. Le chômage touche 9,8% de la population active. Ce chiffre masque de grandes disparités selon les catégories. 1 jeune âgé entre 15 et 24 ans sur 4 est sans emploi. Une proportion importante de femmes est par ailleurs exclue du marché du travail.
Le diplôme ne garantit pas un emploi puisque le taux de chômage des diplômés (17%) est presque le double de la moyenne nationale. La difficulté des jeunes et des femmes à trouver leur place sur le marché du travail alourdit les charges et donc le pouvoir d’achat des ménages qui comptent des personnes au chômage. D’ailleurs, 1 ménage sur 3 n’arrive pas à boucler les fins de mois selon l’enquête du HCP.