Suivi de près par les opérateurs du BTP et des matériaux de construction, le marché cimentier entame l’année sur une note positive. Les volumes écoulés au premier trimestre se sont appréciés de 7,83% cumulant à 3,56 millions de tonnes. Pour le seul mois de mars, près de 1,28 million de tonnes ont été commercialisées contre 1,24 million un an auparavant, soit une progression de 13,7%. C’est ce qui ressort des données publiées par l’Association professionnelle des cimentiers.
Le cumul enregistré au premier trimestre s’approche du volume atteint au cours de la même période de 2016 (3,73 millions de tonnes). Toutefois, il reste supérieur à la consommation des trois premiers mois de 2018 (3,3 millions de tonnes) et 2017 (3,55 millions de tonnes). «Cette hausse des volumes est attribuée à la relance des chantiers de BTP relevée depuis novembre dernier», précise un producteur de matériaux de construction.
Pour autant, les cimentiers restent prudents surtout après une année 2018 difficile marquée par une contraction de 3,7% des ventes. C’est le cas du leader du marché, LafargeHolcim Maroc. Pour cette année, le groupe n’anticipe pas d’évolution significative des conditions du marché même si son management reste confiant sur les fondamentaux du secteur. Il a annoncé, lors de la présentation des résultats annuels la poursuite de sa stratégie d’investissement notamment avec la construction d’une nouvelle unité dans la région du Souss qui sera opérationnelle en 2020. L’an dernier, la baisse du marché et la hausse du coût du petcoke ont impacté négativement le chiffre d’affaires du groupe. Son résultat d’exploitation s’est établi à 2,98 milliards de DH, en repli de 5%.
Dans un contexte peu favorable, les ventes de Ciments du Maroc et de sa filiale Indusaha ont également fléchi. La baisse a atteint 2,7% comparativement à 2017. Le chiffre d’affaires opérationnel s’est établi, par conséquent, à 4,02 milliards de DH, en léger recul de 0,7% par rapport à 2017. Ciments du Maroc, filiale de HeidelbergCement Group, est le deuxième cimentier et le premier opérateur dans le béton prêt à l’emploi et les granulats.
Malgré l’embellie constatée au premier trimestre, les cimentiers hésitent à se prononcer. Une étude de CFG Bank prédit une croissance estimée à 2% en 2019. Ses auteurs prévoient également une baisse des cours du petcoke.
Pour sa part, le ministre de l’Habitat, Abdelahad Fassi Fehri, a tenté de rassurer les opérateurs. «La dynamique que connaît le secteur du BTP devrait se maintenir pour les prochaines années, compte tenu des objectifs que s’est fixé le programme gouvernemental en matière d’habitat». Notons que la mise en place des écosystèmes matériaux de construction constituera également un levier pour redynamiser le secteur.