L’administration de Donald Trump a annoncé, vendredi 24 août, l’annulation « à la demande du président » de quelque 200 millions de dollars d’aide aux Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. « Ces fonds iront désormais à des programmes hautement prioritaires ailleurs », a déclaré à la presse un haut responsable du département d’Etat. Aucune précision supplémentaire n’a été donnée sur leur future affectation.
« Conformément aux intérêts nationaux américains »
Cette décision fait suite à une « analyse de l’assistance américaine à l’Autorité palestinienne (…) pour faire en sorte que les fonds soient dépensés conformément aux intérêts nationaux américains », a-t-il souligné.
Le département d’Etat ajoute avoir « pris en compte les défis auxquels est confrontée la communauté internationale pour fournir son assistance à Gaza, où le contrôle du Hamas met en danger la vie des Gazaouis et aggrave une situation humanitaire et économique déjà désastreuse ».
Contact diplomatique rompu depuis fin 2017
L’envoyé de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington, Hossam Zomlot, a jugé vendredi cette décision « anti-paix ».
« Cette administration est en train de démanteler des décennies de vision et d’engagement américains en Palestine. Après Jérusalem et l’UNRWA [l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens], ceci ne fait que confirmer l’abandon de la solution à deux Etats et l’adhésion complète à l’agenda anti-paix de Nétanyahou. Faire de l’aide humanitaire et au développement un outil de chantage politique ne fonctionne pas »
Une haute responsable de l’OLP, Hanane Achraoui, a dénoncé samedi « le recourt à un chantage minable comme outil politique. Le peuple palestinien ne se laissera pas intimidé et ne cédera pas à la contrainte. Les droits du peuple palestinien ne sont pas à vendre ».
Les Etats-Unis avaient déjà drastiquement coupé en janvier leur contribution à l’UNRWA, obligée depuis de licencier plus de 250 employés.
Les relations sont gelées entre Washington et l’Autorité palestinienne depuis l’annonce par Donald Trump, à la fin de 2017, de sa reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Les Palestiniens refusent depuis tout contact avec l’administration américaine et lui dénient tout rôle de médiateur dans le processus de paix avec l’Etat hébreu.