Le différentiel est passé de 2,32 points en 2015 à 1,22 point en 2018. Le taux moyen pondéré global du crédit bancaire stagne à 5,35%.
Les petites structures se financent-elles vraiment à des taux plus favorables ? Au troisième trimestre de l’année, les résultats de l’enquête de Bank Al-Maghrib sur les taux débiteurs font état d’une quasi-stagnation du taux moyen pondéré global du crédit bancaire à 5,35% toutes catégories d’opérateurs confondues. Ce niveau trahit une hausse de 15 points de base, à 5,93%, des taux appliqués aux facilités de trésorerie octroyés aux TPME et une baisse de 5 points de base, à 4,67%, de ceux appliqués aux grandes entreprises (GE). «Il est clair que le contexte marqué par l’allongement sans précédent des délais de paiement continue de peser sur les trésoreries des TPME qui sont de plus en plus demandeuses de crédits de caisse, d’où la hausse de leurs tarifs», explique le DGA d’une grande banque.
Par ailleurs, les taux appliqués aux crédits d’investissement ont baissé de 35 points de base à 4,94% par rapport au troisième trimestre de 2017. Dans le secteur, l’on explique que les comités de crédit sont plus exigeants en matière de garanties pour border leurs expositions mais n’appliquent pas des taux plus élevés. Toutefois, les enveloppes octroyées à des secteurs fébriles ou en difficulté, voient naturellement leurs primes de risque augmenter entre 25 et 150 points de base, selon les politiques des banques. «C’est une réaction évidente à la montée des créances en souffrance et à la dégradation des situations financières d’un bon nombre de clients corporate», commente le DGA. Le taux global retenu dans l’enquête de BAM (5,99%) reflète davantage la situation des crédits à moyen terme ; ces derniers étant les plus représentatifs de l’encours accordé. Selon les établissements, il faut compter 50 à 65 points de base de plus pour un crédit d’équipement long terme. Notons au passage que le taux des crédits à l’équipement a connu une baisse progressive depuis fin 2008 où il culminait à plus de 7%.
Des conditions préférentielles pour les clients bien notés
Toutefois, analysées sur une longue période, les conditions de financement des TPME semblent plus favorables. En effet, le taux d’intérêt moyen appliqué à ces opérateurs a baissé de 1,57 point en trois ans pour s’afficher à 5,94% en 2018 (6,09% pour le T1; 5,78% pour T2 ; et 5,93% pour T3), selon l’Institut d’émission. Plus éloquent encore, l’écart par rapport au coût du crédit pour les grandes entreprises s’est nettement resserré passant de 2,32 points en 2015 à 1,22 point cette année. A fin septembre, les TPME se finançaient en moyenne à 5,93% contre 4,67% pour les grandes entreprises. «Les initiatives de Bank Al-Maghrib sur les taux de référence et les lignes de pré-financement destinées à ces entreprises à des taux préférentiels réduisent le gap», note-t-on dans le secteur. De plus, la forte concurrence que connaît le secteur pousse les taux à la baisse. Aussi, grâce à la notation des entreprises, les clients bien notés peuvent obtenir des conditions préférentielles (entre 50 et 150 points de base de décote sur les taux moyens).